Communiqué unitaire d’associations de défense de la langue française. Le 3 février 2017.
Scandalisées par l’annonce d’un slogan en anglais pour « vendre » au C.I.O. les J.O. de Paris, les associations de défense de la langue françaises avaient protesté ensemble auprès du Comité pour les J.O. de Paris. Une rencontre était prévue début mars pour engager le dialogue. Or c’est ce soir qu’un slogan en anglais a été officialisé au mépris, non seulement des associations concernées, mais de l’article II de la Constitution, de la charte des J.O. (dont la langue officielle est le français !) et de la loi du 4 août 1994 (art. 2) qui dispose que « ... la langue française est obligatoire pour toute publicité, écrite, parlée ou audiovisuelle… »
Quant à l’argument du comité Paris/J.O. selon lequel il faudrait désormais parler anglais « pour se faire entendre de tous », c’est le même que celui que vient d’employer M. Macron quand, parlant dans le cadre d’une campagne électorale française, il est allé discourir en anglais à Berlin, humiliant ainsi notre langue à l’international, sans respect aussi pour la langue allemande. Si désormais chacun procède ainsi dans son champ de compétence, c’en est fait de notre langue, déjà assaillie en tous domaines (enseignes, publicité, chanson, cinéma, recherche…) au profit du tout-anglais.
Nous exigeons que les autorités de L’État, chargées de faire respecter la langue nationale, qui se trouve être aussi la langue de la Francophonie internationale et la langue officielle des J.O. depuis P. de Coubertin, rappellent à l’ordre le comité pour les J.O. à Paris. Paris sans la langue française, c’est un couteau sans manche dont on a jeté la lame !
Nous interpellons les candidats à la présidentielle. Lesquels d’entre vous briseront la forclusion du débat sur la langue qui pèse sur les médias ?
L’universalité de l’olympisme n’a que faire d’une pseudo-langue unique mondiale, ce Business Globish totalitaire qui insulte à la fois la langue de Molière et la biodiversité culturelle indispensable à l’humanité. Si les communicants de Paris/J.O. sont vraiment à court de vocabulaire, qu’ils sachent que les mots « amour » et « sport », mot anglais francisé mais dont l’étymologie est française, sont compris partout ! L’affairisme et l’argent-roi ne doivent pas prévaloir sur la dignité de Paris, de la France et de la Francophonie !
Si le slogan en anglais insultant pour Paris, la France et la Francophonie était maintenu, nous appellerions les citoyens à le contrer par tous les moyens démocratiques possibles pour que le peuple français et tous les francophones aient un destin en français.
N’ayons pas un esprit de vaincus ou de colonisés, refusons ce diktat en appliquant la devise olympique « plus vite, plus haut, plus courageusement ».
Léon Landini et Georges Gastaud, présidents de CO.U.R.R.I.E.L. (Collectif Unitaire Républicain pour la Résistance, l’Initiative et l’Emancipation Linguistiques, 07 61 05 99 21), Marc Favre d’Echallens, président de Droit de comprendre, Albert Salon, président d’Avenir de la Langue française, Philippe de Saint-Robert, président de l’ASSELAF, Régis Ravat, président de l’AFRAV, Daniel Miroux, président de l’Alliance Champlain, Marceau Déchamps, secrétaire général adjoint et vice-président d’honneur de DLF.
Validé par Thierry Brayer, délégué DLF Bouches-du-Rhône